Vinyl et 11.22.63

Mon amoureuse m’a fait découvrir récemment deux nouvelles séries que j’ai adoré : Vinyl et 11.22.63.

Vinyl. Série créée par Martin Scorsese, Mick Jagger, Rich Cohen et Terence Winter. Ça se passe dans les années 70. On suit la vie quotidienne d’un label de musique, de ses employés et de ses artistes. Sex, drug and rock’n’roll. C’est rythmé, la musique est bien évidemment omniprésente et très bonne à chaque épisode. Les Nasty Bits, groupe de fiction créé pour la série, côtoient des artistes qui ont réellement vécus tels Elvis Presley, Andy Warhol, Led Zeppelin, Lou Reed, David Bowie ou encore Alice Cooper. Richie Finestra joué par Bobby Cannavale est génial en patron d’American Century qui tente d’arrêter la cocaïne tout en essayant de relancer son label. HBO a annoncé une deuxième saison et j’en suis ravi.

 

11.22.63. Série en 8 épisodes créée par J.J. Abrams et Stephen King, adaptée du roman éponyme de ce dernier. Le pitch est simple : 2016, Lisbon, Maine. Un professeur d’anglais, incarné par James Franco, découvre par l’intermédiaire de son ami Al un passage pour remonter dans le temps, plus exactement en 1960. Al lui explique sa mission : empêcher l’assassinat de JFK le 22 novembre 1963. J’ai regardé les 5 premiers épisodes et j’ai vraiment hâte de savoir comment cela va se terminer. Bon j’ai toujours rêvé de vivre dans les années 60 avec les belles voitures, les diners… et puis l’histoire américaine m’a toujours passionné, en particulier ces évènements sur lesquels planent toujours des zones d’ombre. Tout est réalisé à la perfection, chaque petit détail de l’époque compte, le rendu est vraiment bon, les flashbacks vers 2016 sont suffisants et bien utilisés. Je pars vivre dans les années 60 pendant 1h à chaque épisode et j’aime ça.

Before… Sunrise, Sunset, Midnight

Il y a quelques temps, Vânia m’a conseillé la trilogie Before, comprendre Before Sunrise, Before Sunset et Before Midnight. Et j’ai beaucoup aimé.

Cette trilogie s’amuse à suivre un couple un peu particulier pendant une vingtaine d’années, de leur rencontre dans un train menant à Vienne à leurs vacances en Grèce en passant par leurs retrouvailles à Paris quelques années plus tôt. Dans le rôle de l’amoureuse, Julie Delpy et dans celui de l’amoureux Ethan Hawke. Les trois opus sont réalisés par Richard Linklater.

Before SunriseBefore Sunrise : Un train faisant le trajet Budapest-Vienne. Céline, française, retourne à Paris en train après avoir rendu visite à sa grand-mère. Jesse, américain, doit prendre son vol pour les USA le lendemain matin après un périple en Europe. Elle vient s’asseoir près de lui, ils se mettent à discuter. Il réussi à la convaincre de venir passer la nuit à Vienne avec lui avant de repartir. Elle accepte…

Before SunsetBefore Sunset : 9 ans ont passé. Jesse a écrit un livre sur cette rencontre viennoise et est de passage à Paris. Céline le retrouve dans la librairie où il est en dédicace. Il est marié et a un fils, elle vit avec un homme. Ils entament une longue marche et une longue conversation à travers les rues de la capitale. Il la raccompagne chez elle…

Before MidnightBefore Midnight : 9 ans ont passé. Jesse a depuis quitté sa femme et Chicago. Il vient de passer l’été en Grèce avec son fils et les deux filles qu’il a eu avec Céline. Il s’en veut de ne pouvoir voir son fils plus souvent. Elle pense que c’est le début de la fin de leur idylle…

 

J’ai aimé :

– Les deux acteurs très convaincants

– Cette rencontre fortuite dans le Budapest – Vienne, train que j’ai emprunté voilà presque 3 ans

– L’atmosphère Viennoise la nuit

– La Grande Roue du Prater (ouiii j’ai fait le même tour de manège qu’eux !!!)

– Les dialogues, les longs dialogues, les intéressants dialogues d’un couple qui se cherche, hésite, se forme, se quitte, se revoit, s’interroge. Des dialogues qui sont finalement le personnage principal de ces films

– La fin dans l’appartement parisien de Céline

– “Baby you are gonna miss that plane”

– Les balades, les longues balades à travers Vienne, Paris et la Grèce

– Le naturel qui se dégage de cette histoire qui pourrait être la tienne, la sienne, la mienne

 

On termine en musique

3 Zénith sinon rien

Sigur Rós

Découvert en 2006, je voue un véritable amour pour la musique éthérée de ce groupe Islandais. Il a pourtant fallu que j’attende 2012 pour enfin les voir en concert. C’était il y a 6 mois lors de leur venue à Rock en Seine. Aussi, quand ils ont annoncé une date en 2013 à Paris, je n’ai pas hésité une seconde. Je ne comprends pas un seul mot de ce qu’ils chantent et pourtant cette musique me touche énormement. Un mélange de joie infinie et de profonde tristesse en même temps, un truc qui m’emporte bien au delà de tout ce qui existe.

Ils étaient une quinzaine sur scène. Un écran panoramique passait des vidéos derrière la scène. Des lumières au bout de tubes étaient disséminées un peu partout sur la scène. Ambiance. Bien sûr il y a eu Hoppipola, musique si chère à mon coeur. Bien sûr il y a eu Popplagio, qui clôt chacun de leurs concerts, 15 minutes de pure folie grandissante jusqu’au climax final. Bien sûr il y a eu la voix de Jonsi, bien sûr il a joué de la guitare avec son archet. Non Marye, Shia Labeouf n’était pas là, à poil sur scène comme dans le clip Fjögur Piano ^^. Bien sûr que ce soir là les volcans islandais ont fait silence.

C2C

L’ami Manu qui m’invite au concert de C2C, je dis banco ! Vus également il y a 6 mois à Rock en Seine, j’avais beaucoup apprécié leur prestation à la fois sonore et visuelle. Le concert du Zénith était dans la même lignée, juste deux fois plus long et avec pas mal d’invités sur scène (en fait tous les featuring de l’album). Deux duos de DJ, Hocus Pocus et Bit Torrent pour ne pas les nommer, une battle entre les deux cotés de la scène et de la salle. Des tubes qui font forcement bouger. Les lights étaient top, les animations sous les platines aussi.

Et puis il y a eu l’accès à la soirée d’après concert. C’est toujours agréable de grignoter et de boire quelques verres quand tu viens de te défouler pendant deux heures. Le tout est de savoir retrouver le chemin du métro ensuite. Mais ça c’est une autre histoire.

Björk

Je n’ai pas du tout écouté Biophilia. A vrai dire, je ne connais que 4 ou 5 chansons de Björk, 4 ou 5 chansons qui je le savais ne seraient pas au programme de ce concert. Pas grave. Le concert était indescriptible. Très particulier. A l’image de l’islandaise en fait. Un concert mélant technologie et nature. Le choeur féminin qui l’accompagnait durant tout le concert était absolument magnifique. Le français de Björk impeccable (oui bon les quelques mots, toujours les mêmes). Très planant et dynamique. Comme Sigur Rós en fait. Ah l’Islande…

Blancanieves, ce petit bijou de cinéma espagnol

Parfois un matin dans le métro tu restes scotché devant une affiche de cinéma. Plus qu’une affiche c’est plutôt sur des yeux que tu restes scotché, ses yeux. Le week-end arrive et tu décides d’aller voir à quoi ressemble cette actrice de la tête aux pieds. Et tu tombes sans le savoir sur un petit bijou de ciné espagnol.

Le pitch : Carmen est fille de torero. Après le décès de sa mère, son père épouse une infirmière, Encarna, qui comme on s’en doute est très méchante avec Carmen. Après la mort de son père, Carmen s’enfuit et fait la rencontre des 7 nains, enfin plutôt 6, et devient Blanche-Neige. Après quelques temps, elle revient à Séville pour toréer et … oui non en fait c’est très dur de vous résumer le film sans vous dévoiler l’intrigue alors je vais m’arrêter là.

Avant de vous dire pourquoi j’ai adoré ce film, je vais revenir sur deux critiques que j’ai lu plusieurs fois ici et là.

– Non ce film n’a rien à voir avec The Artist, les seuls points communs avec lui sont le noir et blanc et le muet. Comparé Blancanieves et The Artist ce serait comme comparer West Side Story et High School Musical sous prétexte que ce sont deux comédies musicales !

– Non je ne trouve pas que ce film fait l’apologie de la tauromachie. Elle est traitée dans le film car l’action se situe en Espagne où elle est très présente. Je hais la tauromachie mais elle fait partie de la culture espagnole qu’on le veuille ou non et ne pas la montrer au cinéma ou ailleurs serait une erreur. Il vaut mieux qu’elle soit dans la lumière plutôt que dans l’ombre. C’est toujours plus facile de combattre un ennemi quand on peut le voir.

Mais passons au film en lui même.

L’histoire de Blanche-Neige est hyper connue et pourtant Pablo Berger arrive à la traiter différemment. Transposée dans l’Espagne des années 20, Carmencita est une petite fille élevée par sa grand-mère, oubliée par son père, célèbre torero sévillan. Remarié et affaibli, il arrive quand même à avoir des moments très doux avec sa fille quand elle vient vivre chez lui. Adolescente, Carmencita, s’enfuit et trouve refuge auprès de 6 nains (que l’on dirait tout droit sortis du Freaks de Tod Browning) qui parcourent les routes avec leur spectacle de toréro. Elle apprend le métier, revient à Séville sur les terres de son père. Sa belle-mère la reconnait… et puis la pomme tout ça… et ce plan final magnifique sur cette larme…

Les actrices sont d’une beauté renversante, de Carmen de Triana la mère, à Blanche-Neige enfant et adulte en passant par Encarna la belle-mère.

La photographie est splendide. Le noir et blanc apporte toute son émotion, son intensité, sa froideur, sa beauté au film et aux personnages.

Une des choses les plus importantes dans ce genre de film est la bande son qui donne du rythme aux différentes scènes. Là encore, Pablo Berger a su choisir des morceaux qui collent parfaitement à l’ambiance et aux différentes époques. Des morceaux classiques, du flamenco, l’entrée des castagnettes quand l’action s’accélère.

Je suis entré dans la salle de cinéma sans avoir rien lu ni vu sur ce film (pour tout vous dire je ne savais même pas pour le muet et le noir et blanc ^_^). Je suis passé par toutes les émotions possibles durant 1h44. Je suis ressorti avec un sourire vissé sur le visage, le cœur en mille morceaux, les yeux plein d’étoiles, émerveillé comme rarement j’ai été dans une salle obscure ces dernières années, en plein rêve, comme seul le cinéma peut m’en faire faire.

Blancanieves sur AlloCiné