Une anthologie de Jirô Taniguchi et Scott Pilgrim de Bryan Lee O’Malley

“Avoir un chien” de l’album “Terre de rêves” est tout simplement le plus bel hommage dessiné d’un maître pour son chien. Ceux qui comme moi ont perdu un vieux chien ne peuvent pas rester insensible à la beauté des traits et du texte de cette nouvelle. En 40 pages, Taniguchi réussit à nous faire pénétrer dans la vie de ce couple japonais et de son chien qui arrive en fin de vie. Il réussit à nous faire ressentir les émotions de ce couple impuissant face au déclin de cet être qui leur est cher, face à l’inéluctable, face à la perte de cet animal. J’ai toujours dit que je préférais les animaux et en particulier les chiens par rapport aux êtres humains car ce sont les seuls à ne jamais te décevoir. Cet hommage de Taniguchi me conforte dans ma pensée.

“Terre de rêves” vient d’être réédité dans “Une anthologie”, un livre qui comprend aussi l’album “L’homme de la toundra” et deux récits inédits en français “La lune finissante” et “une lignée centenaire”. Et c’est toujours chez Casterman Ecritures. Dans cette anthologie, il est donc question de chiens, mais aussi de chats, de magnifiques récits sur la montagne et le Grand Ouest de Kerouac, d’un retour à la mer très particulier et de Kaïyosé-Jima, l’île où accostent les coquillages …

Un conseil : lisez, relisez, bouffez tout Taniguchi.

Une anthologie

Scott Pilgrim

Changement complet d’univers avec la série de comics “Scott Pilgrim” créée par Bryan Lee O’Malley. Le pitch : Scott Pilgrim est canadien et joue dans un groupe appelé les Sex Bo Bomb. Ramona Flowers est américaine et bosse pour Amazon.ca. Pour avoir une chance de sortir avec elle, Scott doit d’abord battre les 7 ex maléfiques de la belle. Y parviendra t-il ?

Pour tout dire j’ai d’abord vu le film sorti l’an passé et j’ai A-D-O-R-E !!! Du coup je me suis jeté sur les comics (4 sur 6 sont sortis pour le moment en France) et les ai dévoré presque d’une traite. L’univers créé par O’Malley est excellent, l’histoire, mêlant combats tout droit sortis de jeux vidéos, portes secrètes permettant de se télé-transporter et vie banale de jeunes adultes génialissime, j’adore vraiment le coup de crayon donné aux personnages et les répliques sont cinglantes parfois. Bref une excellente série de livres que je vous conseille fortement. J’attends maintenant impatiemment que les deux derniers tomes paraissent en France. Allez viiiiiitte !!!!!!

Ce soir c’est manga !

Ce soir on va causer littérature et pas n’importe laquelle. Non non Kame, je te vois venir d’ici on va pas parler de cette littérature là qu’on a en commun, celle des livres de dessin et de coloriage non non on va causer de littérature, la vraie, celle des livres en papier. Et plus précisement d’un genre particulier : le manga.

Vous me direz pour quelqu’un qui adore le Japon, c’est un peu normal de s’intéresser aux mangas. Et bien je vous répondrais que non. Je n’aime pas lire de mangas. Ou plutôt je n’aimais pas jusqu’à il y a quelques années. Jusqu’à ce qu’une de mes anciennes collègues me fasse découvrir Jirô Taniguchi. Et Quartier Lointain. Et là ça a été la grosse claque.

Parce que les mangas de Taniguchi, ce n’est pas du manga pour moi. Outre le fait qu’ils sont édités chez Casterman Ecritures dans un format peu traditionnel, ses histoires sont de véritables storyboard, on se croirait presque au cinéma tellement les cases sont recherchées (personnages et décors) et les mouvements réels.

J’ai donc découvert Taniguchi avec Quartier Lointain, l’histoire d’un homme qui retombe en enfance et revit son adolescence dans le Japon d’après guerre. Un livre rempli de nostalgie dans lequel on a l’impression de vivre vraiment ce que Hiroshi revit. Des personnages soignés, des décors magnifiques et un scénario grandiose que j’ai vraiment adoré.

Et puis je me suis laissé prendre au jeu. Pourquoi m’arrêter en si bon chemin. Le journal de mon père, L’orme du Caucase, Un ciel radieux … Et le dernier en date, Un zoo en hiver, acheté aujourd’hui et dévoré en à peine deux heures. Ce dernier livre retrace le parcours de Taniguchi lui même, alors mangaka assistant dans le Tokyo des années 60. Une fin tellement belle et tragique que ça m’en a limite mis la larme à l’oeil.

A l’origine histoire imprimée sur du papier de mauvaise qualité, Taniguchi a su pour moi élevé le manga au rang de chef d’oeuvre de la littérature.

J’ai hâte de lire le prochain.